Institute for Public Affairs of Montreal |
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Nathalie Elgrably Une nouvelle vision |
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Vers une vraie Révolution tranquille C’est toujours avec fierté que les Québécois évoquent la Révolution tranquille. Pour la majorité des historiens, cette page de l’histoire débute le 22 juin 1960 alors qu’une majorité de Québécois, désireux de se sortir de ce qu’on a appelé la « grande noirceur » et de rompre avec le laisser-faire de l'époque duplessiste, boudent l’Union nationale pour porter au pouvoir le parti libéral de Jean Lesage. Déterminés à favoriser leur développement, à rattraper leur retard par rapport à l’Ontario et à entrer dans la modernité, ils attendent alors que leur nouveau gouvernement introduise des mesures « progressistes ». Lors des élections de 1960, le parti libéral scandait « C’est le temps que ça change ». L’histoire a prouvé que ce slogan avait été bien choisi, car la Révolution tranquille est effectivement caractérisée par les nombreuses transformations qui se sont succédé. En plus de la mise en place de mesures sociales, l’État s’octroie un rôle déterminant dans l’économie. Le Québec adopte la doctrine keynésienne selon laquelle la régulation de l’économie nationale exige la planification par l’État. La Révolution tranquille apporte également une séparation plus nette de l’État et de l’Église, car non seulement une partie des jeunes ont perdu la foi, mais la population en général se distance d’un style de vie qui ne correspond plus aux valeurs émergentes. Entre autres, elle refuse les dictats du clergé et prône la liberté de penser de l’individu. Le changement de cap entrepris en 1960 a donc permis l’affranchissement des Québécois de l’emprise de l’Église et la montée de l’État-providence auquel on attribue des fonctions de protection et de distribution. La Révolution tranquille, c’est la naissance du « modèle québécois »! Bien qu’elle soit régulièrement employée, l’expression « modèle québécois » est une imposture. D’une part, le virage entrepris dans les années 60 n’est pas l’apanage du Québec. Au contraire, à la même époque, plusieurs pays occidentaux se sont inspirés des enseignements de Keynes et ont donner à l’État le mandat de construire une société qu’ils voulaient idéale. D’autre part, un modèle désigne un objet d’imitation. Or, il faut être bien arrogant pour qualifier le système actuel de « modèle », car aucun pays au monde ne tente d’imiter ce qui se fait dans notre Belle Province. Finalement, si le Québec possède effectivement un modèle, c’en est un à ne pas suivre. Contrairement à ce que la gauche québécoise tente de passer sous silence, le modèle québécois n’est pas gratuit. Les fonctions que s’approprie progressivement l’État font bondir le nombre de fonctionnaires de 29,000 en 1960, à 41,000 en 1965, puis à 51,000 en 1968. Aujourd’hui, près de 350,000 travailleurs œuvrent dans la fonction publique ou parapublique dont 75,000 fonctionnaires. Pour jouer le rôle qu’il se donne, un État interventionniste doit nécessairement taxer et dépenser. Le budget de 860 millions dont disposait le gouvernement du Québec en 1960 augmente à près de 3 milliards huit ans plus tard, et continue sa progression depuis. Et comme certains ont confondu l’État avec le Père Noël, les dépenses ont augmenté plus rapidement que les recettes, si bien que la dette publique a triplé en l’espace d’une trentaine d’années et atteint aujourd’hui 44% du PIB! Mais les chiffres ne disent pas tout, car on ne juge pas un ensemble de politiques uniquement en fonction des coûts qu’elles occasionnent. Une analyse rigoureuse et objective doit comparer les buts visés par les réformes et les résultats effectivement obtenus. Le but de l’exercice n’est pas de remettre en question les objectifs ou de juger les choix de société, il s’agit simplement de déterminer si les moyens mis de l’avant sont efficaces. La prospérité C’était pour créer une société prospère et égalitaire, et pour rattraper le retard par rapport à l’Ontario, que le Québec a opté pour l’interventionnisme et s’est lancé dans la création d’institutions publiques et de sociétés d’État. Les intentions étaient louables, et la population a longtemps pensé naïvement que l’État est une entité omnisciente et omnipotente capable d’améliorer le bien-être de tous. Mais les indicateurs économiques contredisent cette vision d’un État salvateur. Non seulement le Québec n’a-t-il pas atteint la prospérité souhaitée, mais il enregistre aujourd’hui un PIB inférieur à la moyenne canadienne et est plus pauvre que l’Ontario, la Saskatchewan, la Colombie Britannique, Terre-Neuve et l’Alberta. Pire encore, le niveau de vie du Québec arrive en 53e position sur les 60 États américains et provinces canadiennes. En ce qui concerne la productivité, le bilan n’est guère plus reluisant. Le travailleur québécois est moins productif que son homologue de cinq des neuf autres provinces canadiennes et, si le Québec était un État américain, il se situerait au 49e rang à ce chapitre. Malgré les promesses de l’État interventionniste, notre Belle Province continue à détenir le triste record du taux de chômage le plus élevé des provinces canadiennes, exception faite de trois provinces de l’Atlantique. Quant à la proportion de prestataires de l’aide sociale, le Québec est, après Terre-Neuve, la province où elle est la plus élevée. Dans le même ordre d’idée, exception faite de Terre-Neuve, c’est au Québec que la valeur nette des ménages est la plus faible. Quelle que soit la variable qu’on observe, toutes conduisent à la même conclusion : l’État Père Noël ne nous a pas fait de cadeau, car le Québec figure au nombre des sociétés les plus pauvres en Amérique du Nord. Malgré tout, les inconditionnels de l’État-providence nient cette pauvreté et préfèrent invoquer le fait que le Québec offre des programmes sociaux qui symbolisent la générosité, l’altruisme, la compassion et, surtout, la solidarité. Ils se gargarisent de nobles principes pour oublier que le « modèle québécois » impose aux contribuables le fardeau fiscal le plus lourd qui soit en Amérique du Nord, et la dette publique la plus importante de toutes les provinces canadiennes. Mais la gauche fait fi des conséquences que l’État Père Noël occasionne et persiste à voir dans les programmes étatiques une forme de supériorité morale dont elle s’enorgueillit. La santé La gratuité universelle du système de santé est emblématique des valeurs dont la gauche s’approprie le monopole. Or, le système mis en place il y a plus de 35 ans révèle d’importants ratés : les hôpitaux sont infestés de la bactérie C. difficile, nous manquons de médecins, les équipements sont souvent obsolètes et insuffisants, les salles d’opération fonctionnent en deçà de leur capacité, les urgences débordent et de nombreux patients meurent en raison des interminables listes d’attente. Même les hôpitaux vétérinaires réussissent à accomplir ce dont nos hôpitaux sont incapables : ils dispensent à leurs « patients » les soins appropriés et ce, dans les meilleurs délais. Notre système permet donc à un chien de se faire soigner plus rapidement que son maître. Belle solidarité! Il ne faut pas croire qu’injecter des fonds résoudra le problème. D’ailleurs, au chapitre des soins, le Manitoba dépense 21% de plus per capita que le Québec mais son système n’est guère plus enviable. L’État-providence voulait assurer l’accès universel à des soins de santé de qualité, il a obtenu un système de santé médiocre et universellement inaccessible! Néanmoins, nombreux sont ceux qui défendent aveuglément ce système, non pas qu’ils ignorent son caractère inefficace, mais plutôt parce qu’ils le jugent malgré tout « moral ». Mais est-ce moral qu’un individu puisse s’acheter pour 15 000 $ de friandises s’il le souhaite alors qu’il lui est interdit de dépenser le même montant pour sauver sa vie ou celle d’un être cher? Est-ce moral d’entretenir un système où les listes d’attentes sont si longues que la maladie finit par avoir raison des patients? Il semble évident que la gauche, drapée dans le manteau de l’altruisme, ne cherche absolument pas à permettre au maximum de gens de se faire soigner. Au contraire, le slogan inavoué du socialisme de la santé est « si je ne peux avoir accès aux soins, personne n’y aura accès! » Or, avec une mentalité qui valorise le nivellement par le bas, l’État-providence devient un État-meurtrier et il ne faut pas se surprendre que notre système s’apparente chaque jour un peu plus à une médecine de brousse. L’éducation Un des symboles les plus éclatants de la Révolution tranquille était la démocratisation de l’éducation. On voulait que le taux de fréquentation scolaire des francophones rattrape celui des anglophones, ce qui était tout à fait justifié. L’État québécois met alors sur pied un système scolaire unifié, intégré et public depuis la maternelle jusqu’à l’université. Le ministère de l’Éducation est créé en 1964 et exige un droit de regard sur la gestion et les dépenses des établissements. Il impose ses propres normes et sa bureaucratie. Des fonctionnaires conçoivent des programmes que tous les établissements, sauf les universités, sont obligés de respecter. Bref, la Révolution tranquille se traduit dans le secteur de l’éducation par la perte de l’essentiel de son l’autonomie au profit de l’État. Autrefois contrôlées par les communautés religieuses, les écoles tombent alors sous le commandement du ministère de l’Éducation. C’est le communisme appliqué à l’éducation! Que la fréquentation scolaire ait augmenté est incontestable. Toutefois, il ne faut pas confondre la démocratisation de l’éducation avec la démocratisation des diplômes. Vouloir offrir à tous la possibilité de s’instruire est digne d’une société évoluée, mais la diminution des exigences et le nivellement par le bas qui s’est opéré depuis revient à offrir des diplômes bon marché dont la valeur ne cesse de diminuer au fil du temps. Les instigateurs de la Révolution tranquille voulaient permettre un accès universel à l’instruction, ils ont obtenu un accès universel aux diplômes! Il ne s’agit pas d’être élitiste et de réserver l’instruction aux mieux nantis uniquement. Au contraire, il serait souhaitable d’ouvrir les portes des établissements d’enseignement à tous, et de proscrire la sélection en fonction des moyens financiers. La sélection devrait plutôt se faire sur les bancs d’écoles, alors que seuls les plus brillants éléments réussiraient à décrocher des diplômes. C’est là différence entre offrir à chacun sa chance, et donner à chacun un diplôme. Quand on considère également la récente réforme de l’éducation concoctée par nos fonctionnaires, l’école est carrément devenue l’École des fans. Le nouveau système s’inspire d’une vision égalitariste qui vise à camoufler aussi bien la médiocrité que l’excellence afin de ne pas heurter les élèves faibles. D’ailleurs, la dégradation rapide de la performance des étudiants québécois aux examens internationaux de mathématiques et de sciences, ainsi que le taux d’analphabétisme élevé (22,3% de la population active de plus de 16 ans) constituent une preuve flagrante de la dégénérescence du système d’éducation. La racine du problème L’État-providence et le principe de solidarité sont séduisants tant qu’ils demeurent une abstraction de l’esprit, mais ils ne résistent ni à l’analyse rigoureuse ni à la logique économique. Et les perspectives d’un avenir meilleur s’évanouissent d’autant plus rapidement que l’on cherche des preuves empiriques des prétentions de l’interventionnisme. Toutefois, l’échec de l’État-providence n’est pas propre au Québec. Le fiasco du socialisme dans les pays de l’Est, en Russie, en Corée du Nord, en Chine et à Cuba, n’est plus à démontrer, et il n’est pas exagéré de dire que la seule chose qui ait été redistribuée, c’est la pauvreté. Même la Suède, qui est souvent citée en exemple, connaît de sérieux problèmes. Ce pays était le 4e plus riche de la planète en 1970. Après 30 ans de « solidarité », il se retrouve en 14e position. Au cours de la même période, la Suède a enregistré un taux de croissance économique extrêmement faible, un désinvestissement net, aucune création nette d’emplois, et un taux de chômage réel supérieur à 20%. Qu’ils soient québécois ou suédois, ces « modèles » n’ont donc rien d’exemplaire. Pour jouer à la providence, l’État se voit contraint de taxer, de subventionner, de contrôler et d’interdire. Or, que l’on taxe les revenus des travailleurs ou les profits des entreprises, on punit un comportement et on pénalise la performance. Qu’on le veuille ou non, une fiscalité trop gourmande freine la croissance économique, car elle nuit à l’épargne et à l’investissement, et décourage le travail, l’emploi, l’initiative et l’innovation. L’État Père Noël prétend donc vouloir redistribuer la richesse alors qu’il annihile toute incitation à sa création. Mais c’est là le genre de détails auquel refuse de réfléchir la gauche moralisatrice. Quand l’État subventionne une entreprise, il accorde souvent son aide à une activité non rentable que trop peu d’investisseurs privés sont disposés à financer. Subventionner revient donc à récompenser l’inefficacité. Dans ce contexte, l’État devient le bailleur de fonds des causes perdues. En l’occurrence, la débâcle financière de la Gaspésia est l’exemple le plus caricatural de gaspillage de fonds publics et de décisions prises au mépris du contribuable. Quand l’État s’octroie la fonction de « nounou » et s’autoproclame bienfaiteur public, il s’arroge le droit et la responsabilité de manipuler les comportements des individus afin de leur imposer des préoccupations sociales et un système de valeurs décrétés moralement et éthiquement supérieurs par une pléiade de fonctionnaires dont la principale préoccupation est de justifier leur salaire. Or, pour réaliser ses ambitions et créer une société « égalitaire », l’État providence se doit d’être autoritaire, de brimer les libertés individuelles et de « nationaliser » les corps et les esprits. Malgré tout, la population accepte souvent sans sourciller de voir ses libertés restreintes, car la gauche bien-pensante a réussi à convaincre bien des gens que l’égalité est une valeur inattaquable qui traduit la justice sociale. Mais l’égalité est fondamentalement injuste. Nous ne mettons par exemple pas tous la même énergie à faire notre travail ou à acquérir des connaissances. Certains ont décroché des diplômes, travaillent 65 heures par semaine, assument de lourdes responsabilités et ne ménagent pas leurs efforts. Pourquoi serait-il « juste » que leur niveau de vie soit comparable à celui de leurs voisins moins dynamiques? Une société égalitaire amène nécessairement un nivellement par le bas des niveaux de vie, car la récompense des individus ou des entreprises n’est plus proportionnelle à l’effort. L’égalité dans la richesse est un idéal inaccessible, seule l’égalité dans la pauvreté est possible. Le Québec le prouve d’ailleurs de manière éloquente en étant l’une des régions les plus égalitaires, mais aussi l’une des plus pauvres en Amérique du Nord. La Révolution tranquille : phase II Que l’État-providence prenne la forme du communisme, du socialisme, de la social-démocratie ou d’une variante plus « soft » de ces régimes économiques, il n’a jamais rien laissé d’autre dans son sillage que la misère et le désordre. Toutefois, le fait que l’interventionnisme ne génère pas les résultats escomptés n’implique pas qu’il faille renoncer aux objectifs de départ. L’action de l’État n’est qu’un moyen sur lequel des générations ont fondé l’espoir de favoriser le développement économique et d’accéder à la prospérité. Or, tant que la société québécoise se comportera comme un enfant qui compte sur ses parents pour qu’ils subviennent à tous ses besoins, nous resterons pauvres. Le « modèle québécois » transforme tous nos besoins en « droits », et transfère les responsabilités de l’individu vers l’État. Il est temps de penser autrement! Pour améliorer le sort de tous, il faut miser sur la création de richesse. De nombreux pays à travers le monde l’ont compris et ont réalisé de véritables miracles économiques. C’est notamment le cas de Hong Kong, Taiwan, la Malaisie, la Corée du Sud et Singapour. Alors que ces pays étaient parmi les plus pauvres de la planète il y a une cinquante d’années, ils font maintenant partie du club sélect des pays les plus riches. On peut également citer le cas plus récent de l’Irlande qui a enregistré une croissance fulgurante et une chute abrupte de son taux de chômage après avoir été pendant longtemps le parent pauvre de l’Europe. Quant à l’Estonie, sa spectaculaire performance des dernières années a de quoi susciter l’admiration et inspirer tous ceux en mal d’un modèle à imiter. Les prouesses économiques réalisées par ces pays ne sont nullement attribuables à un État-nounou qui étouffe l’initiative en réduisant les libertés et en appliquant des taux d’imposition démotivants. Au contraire, les gouvernements de ces pays ont permis à l’individu de s’épanouir et de réaliser son plein potentiel. Ils ont surtout compris qu’il est injuste d’arracher à quiconque le fruit de son travail et qu’il est essentiel d’encourager les gens à étudier, à déployer des efforts, à faire preuve d’initiative, à prendre des risques et à se dépasser. Pour réaliser la prospérité visée par la Révolution tranquille, il faut être libre de corps et d’esprit. Il est donc non seulement indispensable de minimiser les contraintes imposées aux travailleurs, aux employeurs et aux investisseurs, mais également de se résigner à réduire les impôts. Ce dont le Québec a besoin, c’est de liberté économique! La véritable « grande noirceur » dont le Québec doit se sortir, c’est la croyance irrationnelle véhiculée par la gauche et selon laquelle l’individu ne peut rien sans l’aide de l’État. Il faut plutôt prendre conscience que l’individu est capable des plus grands accomplissements, à condition de le laisser libre de faire ses choix et de poser les gestes qu’ils jugent appropriés. La Révolution tranquille a permis aux Québécois de s’affranchir de l’influence indue de l’Église. Mais ils n’ont fait que remplacer le contrôle du clergé par celui de l’État. Ce ne sont plus les curés qui décident ce qui est bon pour la population, ce sont les fonctionnaires. Ce ne sont plus les valeurs religieuses qui dictent les comportements, ce sont celles de l’État-providence. Ce ne sont plus les balises imposées par les hommes de foi qui limitent les libertés individuelles, ce sont celles inventées par les hommes d’État. Pour sortir du peloton de queue et s’épanouir, les Québécois doivent maintenant passer à la phase II de la Révolution tranquille et se libérer d’un État tentaculaire et omniprésent. Ils doivent cesser d’encenser le « modèle québécois » et de compter sur l’État pour qu’il s’occupe d’eux. Pour espérer des jours meilleurs, les Québécois doivent se retrousser les manches et comprendre qu’ils sont les seuls responsables de la satisfaction de leurs besoins. Les expériences empiriques ont prouvé sans équivoque que le seul modèle qui fonctionne véritablement, c’est celui qui nous incite à nous lever le matin pour aller travailler ou étudier. C’est celui qui récompense l’effort et l’initiative, et qui respecte la liberté économique. Le slogan des années 1960 est encore valable : « C’est le temps que ça change! » -30-
Montreal Dear colleagues, There has been much ink spent on the “nation” question in the past several weeks. But few commentaries have gone to the heart of the pathetic failures and delusions of ~BPW Ce n’est pas la motion qui fait la nation « Mais le plus pathétique dans toute cette saga, c Toutefois, quand on sait que la motion emploie le terme Québécois pour, semble-t-il (les politiciens fédéraux n Ah, oui! Il y a la symbolique de la chose. Les autochtones sont également désignés par l Mais le plus pathétique dans toute cette saga, c Pour que le Québec soit sincèrement reconnu comme nation, il doit susciter l Pour que la nation québécoise soit plus qu Si la planète tout entière parle de l Un bon leader doit choisir ses batailles. Or, la bataille économique devrait avoir priorité sur les symboles, car tant que le Québec sera pauvre, les Québécois seront une nation … en développement! 15 February 2007 THE QUEBEC DEBATE "REASONABLE ACCOMODATION" OR “UNREASONABLE FIXATION” ? Dear colleagues, I recently argued in “A Matter of Prejudice” http://www.iapm.ca/newsmanager/anmviewer.asp?a=524&z=8 that the reasonable accommodation debate in Quebec was intellectually dishonest and covered with a veneer of age-old prejudice. It is occurring against a backdrop of political leaders who talk the talk of secular civil society yet when it comes to Christian religious symbols and symbolism jealousy guard them behind hypocritical arguments that “crucifixes in the National Assembly” are just part of “Quebec tradition” and that the “religious traditions of Quebec’s European founding cultures are part of Quebec’s values”. Teachers’ union leaders in day-cares complain of paid religious days for Jewish and Muslim colleagues but will not give up their Christian paid holidays. A Leger Marketing poll commissioned by Quebec's largest French newspaper and television network demonstrated that 59% of Quebecers considered themselves racist to one degree or another. An astonishing figure if the percentage was half that. Yet what was even more troubling were some of the ads promoting the poll. Below the question “Êtes-vous raciste?" were pictures of Hasidic Jews and Chador-clad Muslim women. Since when do religious beliefs have anything to do with race? Yet in today's Quebec that seems to be the subliminal message. All this came to a head when the small Mauricie town of Hérouxville passed a municipal "charter" that included affirmations, among others, that women will not be stoned; faces will not be veiled; and the word Christmas will continue to be used. Immigrants are welcome but they must adapt to Quebec "values". Taken alone, and superficially, this minor outcry would almost seem an exercise in sarcastic repudiation of political correctness and the ever-growing parochial demands of Islam worldwide. Indeed, many American media sources reported on Hérouxville as an example of Quebec standing shoulder-to-shoulder with western liberal pluralism and the threat it now faces. After all, if this represents a defence of Quebec "values" then Quebec must truly have succeeded in its "Revolution tranquille", its quiet revolution, and accepted fidelity to free thought; separation of state and faith and repudiation of its pre-1960 xenophobia of "sang et langue", blood and language. But therein lays the problem. The whole question of reasonable accommodation seems to turn only on matters of religion. And despite the occasional happy encounters that Quebec has had attempting to build a secular civil society that all leaders pay tribute to out of one side of their mouths, the other side still mouths platitudes that protect the centuries-old “accommodation” of privilege and preference given to Christian traditions and institutions. So where’s the equity? Not parity. Just equity. Where’s the real movement toward a level-playing field for all. Not a level playing field of submission to every parochial interest. But a movement toward a true “laity” in our public life and institutions. To answer that question, and attempt to diffuse a political time-bomb, Premier Jean Charest appointed a commission on “reasonable accommodation” that is to report back in a year. Well, he might want to save the public some money and read the following position of Nathalie Elgrably of the Montreal Economic Institute in today’s “Journal de Montreal” entitled “Une fixation déraisonnable” – “An Unreasonable Fixation”. In it she presents a clear, courageous and compelling analysis of this whole debate. For those of you who don’t read French let me present a précis of her position. Elgrably builds her case around three cardinal principles. First, that in the private sector there is no legitimate argument for any state imposed intervention. If parties, be they individual or institutional, decide between themselves to accommodate each other, this is a matter of freedom of contract. That freedom is one of the pillars of political freedom and should never be abridged as long as there is no public tort. Secondly, as far as the public sector goes, vital basic services should be afforded to all citizens. If any person or group wants more or different services, such as women being treated by women doctors, then they should pay for them if the institution has none available. In other words it is reasonable to ask. But if the request cannot be accommodated, it should not be turned into a right that can prejudice public services by tearing them apart hither and yon pandering to every single particularity of every single group. But Elgrably’s third, and perhaps most important point, is the “why” of the debate. She bluntly states that the goal of a secular society not to impose religion on all is right and just. Particularly not a common religion. But she dares Quebec to answer the following. Does the corollary of that position entitle the society to curtail private, individual religious imperatives if those imperatives do not burden or prejudice society at large. Because if the answer to the latter question is yes, then the issue in Quebec is not reasonable accommodation at all but an “unreasonable fixation” with religion. I doubt if Mr. Charest’s commission will come up with a more lucid conclusion. ~ BPW To read more of Nathalie Elgrably’s columns and papers please go to the following link on the Montreal Economic Institute website: http://www.iedm.org/main/edit_en.php and for a look at her “Vers une vraie Révolution tranquille” that she wrote for our journal “Barricades” please go to the following link on our site: http://www.iapm.ca/newsmanager/anmviewer.asp?a=503&z=11
Une fixation déraisonnable Pourtant, nous effectuons quotidiennement, et sans même le réaliser, des dizaines d’«accommodements raisonnables» avec notre entourage afin de rendre la vie en société plus harmonieuse: on baisse le volume de la musique pour ne pas déranger les voisins, on ferme la fenêtre à cause du collègue frileux, etc. Ainsi, personne ne blâmera deux voisins qui s’entendent pour s’abstenir de tondre la pelouse le samedi afin de jouir de leur jardin en toute sérénité. Toutefois, si l’entente a été conclue pour des raisons religieuses, l’affaire sera dénoncée sur toutes les tribunes. Pourtant, dans les deux cas, le geste est le même, seul le motif change. Ce n’est donc pas tant l’accommodement qui choque, mais bien le fait que la religion en soit à l’origine. Ainsi, depuis des mois, le débat porte sur les motifs et non sur les actes commis. Or, une société moderne ne devrait-elle pas accorder davantage d’importance au geste qu’à la raison qui l’inspire? Le débat actuel affiche également une lacune majeure: il ne distingue pas les ententes conclues entre des parties privées des accommodements demandés à des entités gouvernementales. Dans le premier cas, n’oublions pas que les parties privées jouissent de liberté contractuelle. Ainsi, quand les hassidim d’Outremont paient pour que le YMCA givre ses vitres, il s’agit d’un marché conclu, de manière libre et volontaire, entre deux agents privés et dans le respect de nos lois. Que les motifs de l’entente nous plaisent ou non, que ce soit pour des raisons religieuses ou pour satisfaire une extravagance quelconque, nous n’avons pas voix au chapitre puisqu’aucun acte illégal n’a été commis. Il est même dangereux de permettre à des bien-pensants, convaincus de leur supériorité morale, de remettre en question la liberté contractuelle des parties concernées. Et puis, est-il si difficile de comprendre que si A accorde librement un accommodement à B, c’est qu’il s’agit, par définition, d’un accommodement que A juge raisonnable? «Service de base » Quant aux accommodements demandés à des instances gouvernementales, on pourrait clore le débat en appliquant un principe similaire à celui employé, entre autres, par Vidéotron. Il y aurait le «service de base», et il y aurait les extras pour lesquels il faudrait débourser davantage. Comme nous voulons une société laïque, l’argent des contribuables devrait permettre aux propriétés de l’État d’offrir un service en accord avec cette laïcité. Le service laïc représenterait donc le «service de base». Ainsi, la personne qui se présente dans un hôpital ou à la SAAQ serait dirigée vers le premier travailleur disponible. Quant à celle à qui le «service de base» ne conviendrait pas, elle pourrait obtenir un accommodement dans les limites de nos lois, et moyennant des frais supplémentaires proportionnels aux inconvénients qu’elle occasionne. Les minorités religieuses n’auraient donc rien à quémander, car elles paieraient pour les services qu’elles souhaitent obtenir. Introduire une tarification spéciale serait donc un «accommodement raisonnable» pour allier laïcité et convictions religieuses. Certes, un État laïc ne doit pas imposer de religion commune. Mais doit-il nécessairement brimer la liberté de religion de chacun? Et pourquoi refuser aux minorités religieuses des accommodements si elles en assument les coûts, si leurs demandes ne causent aucun préjudice et si elles respectent nos lois? Parce que la religion est en cause? Il s’agirait alors d’une fixation déraisonnable! -30- On Wednesday we sent out the broadcast of our Feb.21st show which put forward the proposition In yesterday’s Journal de Montréal the Montreal Economic Institute’s Nathalie Elgrably posed a similar challenge on the economic front. In her column entitled “La commedia dell’arte” she eloquently and passionately laid out the case that “Pour réaliser de grandes choses, il ne faut pas avoir peur de perdre!” That is the essence of courageous and authentic leadership. And courage is the cardinal human virtue. It reminds us of what Robert Kennedy once said that, “Only those who dare to fail greatly can ever achieve greatly.”
Campagne électorale oblige, les candidats effectuent la tournée du Québec en faisant les yeux doux aux électeurs. Ce n'est pas surprenant, car une campagne électorale est l'équivalent d'une entrevue d'embauche au cours de laquelle les candidats tentent par tous les moyens d'obtenir «la job». Leur stratagème est simple: dire à chaque groupe d'électeurs ce qu'il a envie d'entendre et lui faire miroiter monts et merveilles. Le plus déconcertant est que nous feignons de les croire, même si leur rhétorique dépasse quelques fois le bon sens. Or, bien que la campagne électorale ait des allures de commedia dell'arte, l'enjeu est sérieux. Il faut élire le «candidat idéal», celui qui permettra au Québec d'être prospère et qui sera capable de transformer les problèmes actuels en mauvais souvenirs. Le «candidat idéal» ne jouerait pas à l'autruche. Il aurait le courage de dresser un bilan honnête de l'économie du Québec. Contrairement au ministre Audet qui déclarait la semaine dernière que l'économie québécoise est dynamique, le «candidat idéal» n'hésiterait pas à employer l'adjectif approprié en qualifiant de «médiocre» la croissance de 1,7% enregistrée en 2006. Il nous dirait aussi que notre place n'est pas en queue du peloton et que notre pauvreté relative est inacceptable en regard du potentiel dont nous disposons. Le «candidat idéal» chercherait véritablement les moyens pour relever les défis qui se posent au Québec et, surtout, il tiendrait compte des notions d'économie 101. Ainsi, il réduirait substantiellement les impôts, car taxer, c'est punir. Quoi qu'en pensent les solidaires, quand on taxe fortement le travail ou l'investissement, on punit celui qui déploie des efforts. Aucune économie prospère n'a jamais été bâtie sur des impôts gourmands, car on ne crée pas de la richesse en incitant les gens à travailler peu et en étouffant l'entrepreneurship. Pourquoi le Québec serait-il l'exception? Le BS corporatif Le «candidat idéal» mettrait un terme au BS corporatif et cesserait de subventionner tous les canards boiteux qui vivent au crochet des contribuables. La meilleure aide que l'on puisse offrir à une entreprise est de ne pas la taxer lourdement et si, malgré tout, elle reste déficitaire, c'est signe qu'elle doit réviser sa mission, ou simplement fermer ses portes. En matière d'éducation, le «candidat idéal» ne leurrerait pas la population en maintenant le gel des frais de scolarité. Il accepterait ce que toutes les études sérieuses affirment, à savoir que le gel bénéficie surtout aux familles bien nanties et qu'il ne contribue pas à augmenter la fréquentation universitaire. Il comprendrait qu'il est ridicule de financer 100 % de la population, alors que l'on pourrait être solidaire en accordant une aide financière uniquement à la fraction de la population qui est réellement dans le besoin. En matière de santé, le «candidat idéal» sortirait des sentiers battus et réaliserait que ce n'est pas le financement qui pose problème, mais bien le fonctionnement du système lui-même. Il résisterait aux dogmes voulant que les interminables listes d'attente symbolisent la solidarité et prendrait le temps d'expliquer pourquoi il vaut mieux des soins privés plutôt que d'être privé de soins. Malheureusement, les politiciens se livrent à la commedia dell'arte parce qu'ils sont convaincus que ce qui est socialement et économiquement souhaitable peut aussi être politiquement risqué. Ils sont paralysés par la peur de perdre et nous proposent des ajustements à la marge alors que le Québec a besoin d'un virage à 180º. Ils sont nombreux à se soucier davantage de leur avenir politique que du bien-être de la société québécoise. Quand comprendront-ils que, pour réaliser de grandes choses, il ne faut pas avoir peur de perdre?! © 2007 IEDM This column was also published in Le Journal de Québec. Nathalie Elgrably is an Economist at the Montreal Economic Institute and author of the book SUNDAY, JUNE 18, 2006 “Everyone is entitled to their own opinions. No one is entitled to their own facts.” DEBUNKING OUR MOST CHERISHED MYTHS
NATIONAL POST COLUMNIST GEORGE JONAS ON THE
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